Accueil Société L’essentiel | L’échec : d’où ça vient ?

L’essentiel | L’échec : d’où ça vient ?

Par Brahim Nabli*
«Il y a toujours une vie après l’échec, la mort seule est définitive». – Yasmina Khadra –

Un succès ? Vous vous sentez prêt à affronter l’univers ! La réussite exalte et rend fort. En revanche, un échec a tendance à entraîner une perte de confiance en soi. Nous sommes frustrés de ne pas avoir réussi. Nous décevons notre entourage, nous «chutons» à leurs yeux, mais aussi aux nôtres. Chaque réussite comme chaque échec concourent à former notre image de nous-mêmes

Quand on a un projet personnel fort, on peut absorber. Petits et même grands échecs n’ont pas le pouvoir de nous déstabiliser. Mais quand on n’est pas inscrit dans un projet, un échec peut être ressenti comme la fin du monde. De nombreuses expériences menées par des psychologues ont montré ce que nous savons tous mais oublions souvent : l’échec entraîne l’échec, comme la réussite entraîne la réussite. Certes, avoir raté nous invite à nous montrer plus attentif, plus précautionneux, la fois suivante, mais le souvenir de l’échec crée une tendance à le répéter. Les sportifs le savent bien, qui s’entourent de coachs et de préparateurs mentaux pour les aider à sortir de ces spirales négatives.

De bons résultats sont encourageants, donnent confiance et améliorent les performances. De piètres notations dévalorisent et, loin de motiver les enfants ou les plus grands à se surpasser la fois suivante, on constate que la baisse du niveau a tendance à se confirmer.

Certains enseignants sur-notent les élèves. Etrangement, les parents préfèrent souvent les professeurs qui sous-notent à ceux qui surnotent ! Dans leur esprit, cette sévérité signifie qu’ils sont de bons enseignants (ces derniers ne s’y trompent pas et certains avouent noter durement pour acquérir une meilleure image). Pourtant, l’expérience le prouve : Sur-noter les enfants en début de l’année les aide à améliorer leurs performances. Dans une perspective d’apprentissage, une note juste n’a guère de sens. Une bonne note dit «je suis capable» et donne envie de progresser. Une accumulation de mauvaises notes entraîne inévitablement la conclusion «Je suis nul».

Si l’échec scolaire entraîne rapidement une généralisation à toute notre personne comme —«je ne vaux rien», «je suis un raté»—, c’est aussi le cas de l’échec professionnel et même de l’échec amoureux, tant nous nous jugeons au lieu de vivre notre souffrance et toute la gamme de nos émotions. Nous nous évaluons, nous nous «notons» sur la base de nos échecs ou de nos succès, sans vouloir prendre conscience que nous ne sommes pas le centre du monde, et donc pas forcément les seuls en cause dans ces résultats.

Pour ne pas sombrer suite à un échec, il est important, d’une part, d’en comprendre les raisons, sans se contenter des plus apparentes, souvent superficielles, et, d’autre part, de laisser libre cours à ses émotions, d’être entendu et soutenu.

Coach professionnel-Expert en communication

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